Comment anticiper le congé maternité des indépendantes ? Le témoignage de Laura

Ce n’est plus vraiment un secret : la naissance d’un enfant implique de grands changements dans la vie active des parents… et surtout des mamans. Ainsi, ce sont bien souvent les mères qui sacrifient leur carrière, réduisant leur temps de travail et prenant en charge la majorité des tâches liées à la vie de famille.

Dans ce contexte, comment parvenir à anticiper le congé maternité en tant qu’indépendante ? Comment trouver des solutions pour assurer la continuité de l’activité professionnelle des femmes entrepreneures durant la période périnatale ?

Laura, fondatrice de l’entreprise Mon Job de Sens, est justement passée par ces questionnements. Elle nous explique comment, pour ses deux grossesses, elle est parvenue à se soustraire de la gestion de son entreprise sans pour autant mettre son projet entrepreneurial en pause.

Équilibrer travail et vie personnelle : le témoignage de Laura

Laura, comme beaucoup de femmes actives, a toujours eu comme souhait d’avoir une vie équilibrée entre son travail et son temps personnel. Elle souhaitait construire une fratrie proche en âge, sans pour autant que cela vienne contrecarrer ses projets de business.

En particulier, son engagement dans des projets durables et ses expériences professionnelles, notamment chez Zéro France (une association engagée dans le zéro déchet), l’ont conduit à créer son propre projet. À travers Mon Job de Sens, elle accompagne les personnes qui souhaitent avoir un impact sociétal mais ne trouvent pas de structure pour faire aboutir ces aspirations.

Mais, alors que son entreprise avait à peine un an, un test de grossesse lui a confirmé qu’elle était enceinte. Elle s’est alors interrogée sur les stratégies à mettre en place pour concilier maternité et entrepreneuriat. Elle témoigne de son expérience à travers l’épisode 11 de mon podcast, où elle décrit :

• à quel stade de développement était son entreprise quand est arrivé son projet bébé, à partir de la minute 13 ;
• comment elle a vécu son premier trimestre de grossesse, à la minute 17 ;
• son expérience sur la passation de ses missions à partir de la minute 23 ;
• les difficultés liées au post-partum, à partir de la minute 33 ;
• comment elle a géré son équipe, à partir de la minute 41 ;
• comment ses grossesses ont transformé son entreprise, à partir de la minute 57.
 

Concilier grossesse et entrepreneuriat : par où commencer ?

Laura a profité de ses premier trimestre et deuxième trimestre de grossesse pour anticiper la suite et mettre en place certaines stratégies. Elle a notamment :

• fait appel à mes services pour l’accompagner dans ce processus ;
• recherché une personne de confiance qui puisse l’aider dans certaines tâches essentielles (notamment en communication) ;
• refait son site internet pour avoir une présence en ligne et communiquer autour de son engagement et de ses services ;
• annoncé progressivement sa grossesse auprès des personnes concernées avant de faire une annonce publique.

Comment anticiper le congé maternité des indépendantes ?

1. Déléguer pour assurer la continuité de son activité

Laura insiste sur l'importance de prendre des pauses, soulignant que les femmes enceintes devraient s'autoriser à s'arrêter. Elle encourage à créer un espace pour soi, à lâcher prise, et à reconnaître que la grossesse est un moment essentiel où il est permis de ralentir. Pour y parvenir, déléguer est une très bonne stratégie.

Sur mes conseils, Laura a pris la décision de déléguer ses responsabilités à des personnes plus expérimentées pendant sa grossesse. Elle a notamment fait appel à Sophie, une freelance en communication. Celle-ci est rapidement devenue essentielle à l'entreprise, puisqu'elle a permis à Laura de se libérer de certaines tâches pour mieux se concentrer sur son bien-être durant la période périnatale.

2. Trouver des sources de financement pour son congé maternité

Bien sûr, profiter des avantages d’une pause dans son activité entrepreneuriale ne peut se faire sans être libérée de l’inquiétude liée aux aspects financiers.

Malheureusement, les cheffes d’entreprise rentrent rarement dans les « bonnes cases » administratives. La question du congé maternité a été un défi pour Laura, car les complications administratives ont conduit à des retards dans le versement de ses allocations et indemnités. Laura a lutté pour faire valoir ses droits et, finalement, elle a reçu une somme importante... mais seulement après l'accouchement.

Du fait de ces difficultés, je recommande de trouver d’autres voies de financement pour ton congé maternité. En particulier, j’ai créé un guide gratuit listant 6 méthodes différentes : télécharge-le dès maintenant !

3. Impliquer le coparent dans le projet d'enfant

Laura souligne l'importance de l'implication de son mari, Richard, dès la grossesse, afin de créer un lien familial fort. Elle évoque la pratique de l'haptonomie, une activité partagée en couple avec une sage-femme, favorisant la connexion entre le père et l’enfant dès la grossesse.

Par ailleurs, partager l’organisation familiale dès la naissance est également un point essentiel pour parvenir à mieux gérer la fatigue post-partum.

Finalement, comment concilier maternité et entrepreneuriat ?

1. Être flexible pour faire face aux imprévus

Laura partage son expérience sur la gestion de son emploi du temps dans les périodes pré-natale et post-natale. En particulier, après l'accouchement, elle a repris le travail progressivement. Toutefois, la recherche de modes de garde a rendu son organisation complexe, avec des changements inattendus et des périodes d'adaptation. Raison pour laquelle conserver une certaine flexibilité est essentiel.

2. S’arrêter totalement pour bien se reposer

Laura exprime son regret de ne pas s'être véritablement arrêtée durant sa première grossesse. En effet, incertaine de pouvoir bénéficier d'un congé maternité, elle n'a pas interrompu complètement son travail avant l'accouchement et a repris rapidement le travail après.

Cette expérience lui a permis de trouver des solutions plus adaptées durant sa deuxième grossesse. Consciente de la nécessité de prendre du recul, elle a coupé son activité le dernier mois avant l’accouchement, s’ accordant une pause bien méritée. De plus, en se salariant officiellement, elle a cotisé à la sécurité sociale pour bénéficier d'un congé maternité... elle a même augmenté sa rémunération dans la période pré-natale !

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